jeudi 29 mars 2007

Déprime post-électorale

Il y en a marre du discours: "Les politiciens doivent se rebrancher sur la réalité". "Un tel est déconnecté de la réalité"… Notre démocratie à la Star Académie, qui ne fonctionne plus qu'à la subjectivité, qui met sur le trône des égos qui n'ont pas de programme mais qui enfilent des "mesures" à la queue leu-leu que tous peuvent comprendre dans l'exacte mesure où elles ne font pas sens dans un programme, tout ça me fait mal en tant qu’humain.

Lorsqu’on fait de la politique, on ne devrait pas être branché sur une myriade d’égos qui se mirent en nous, mais être branché sur l'histoire vivante de nos sociétés, d’être de plein pied avec des exigences civilisationnelles.

J’ai bien peur que nous nous dirigions vers un aplatissement du réel. Au-delà de la partisanerie, c’est le réalisme populiste qui constitue pour moi le pire des cauchemars auquel on pouvait imaginer. Martineau, Fillion, Dumont... c'est d'la graine qui surfent sur le ressentiment populaire. Attiser ainsi le brasier, c'est contribuer à appauvrir et meurtrir notre tissus social.

Soyons réalistes: nous nous écroulerons avec les canons de Bush, le sable bitumineux de Harper et les désaccords déraisonnables de Dumont!

Les québécois, désemparés, se font avaler par le discours de ceux qui parlent d'eux, absorbés par leur propre image dans le miroir aux alouettes.

Aussi, la montée de l'abstention est quelque chose d'aussi désagréable pour le Bien commun que la montée du populisme. C'est effectivement la progression de l'abstention qui laisse la chance à des partis pee-wee de prendre le pouvoir. A moins bien sûr d’instaurer le bipartisme.

Une alternative progressiste, ça se construit. Il faut y mettre l'effort. À moins de vouloir être condamné à réagir. Je crois qu’il faut battre le fer pendant qu'il est chaud... D’autant plus qu’il y a urgence. Il ne faut pas oublier qu’une fois privatisés, les systèmes de santé et d’éducation ne pourront, en vertue des règles de l'ALENA, être re-nationalisés. Dans mon livre à moi, il y a péril en la demeure.

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