samedi 14 avril 2007

L'Arroseur arrosé

Très décevant le denier numéro "vert" d'Urbania. En plus de ne rien y apprendre comme lecteur, sur les défis écologiques, on doit se taper la dérision, le cynisme, et l'approche "déconstructiviste" des artisans-esthètes de la revue... Certains dirons qu'il fallait s'y attendre, qu'il s'agit d'une revue qui vise à choquer, à déstabiliser, à provoquer. Je m'attendais à quelque chose du genre Adbusters mais j'ai davantage eu droit à un nihilisme digne d'un Beigbeder, l'auteur du roman 99 Francs. En tout cas, on ne pourra plus dire que le discours de la go-gauche nationalo-syndicaliste est dominant sur le plateau.

Il n'y a pas de mal à déconstruire un discours afin de pousser la réflexion (ici environnementaliste) dans ses retranchements. Mais à force de pousser dans l'anti-politicaly correct, de vouloir aller contre le branding "vert", on tombe ici dans le brun, selon les mots mêmes de l'éditeur du numéro. Exemple d'humour noir douteux: "Revue produite dans des conditions justes et équitables par une coopérative de femmes bègues et édentées du Burkina Faso". Exemple d'hédonisme à la mord- moi-le-noeud: la chronique sur les différents types de concombres biologiques qui, une fois bien lavés, peuvent remplacer avantageusement les "dildos"... Exemple de mauvaise foi, le texte d'Émilie Dubreuil sur l'écologie comme Nouvelle Religion dont il faudrait se méfier car ses apôtres n'ouvrent pas nécessairement la porte aux vieilles dames et ne sont pas nécessairement fidèles envers leur conjointE... Ayoye: un petit dildo avec ça? Avec Urbania, on est dans le concept, la pub, le marketing des idées creuses, la manipulation des icônes. Un point c'est tout. On prétend dénoncer la morale écologique en se drapant d'un discours post-moderne et relativiste, en dénigrant toute morale, on prétend faire une critique de la tendance verte en publiant un numéro spécial vert... Du gaspillage de papier à mon avis.

Bien sûr, la facture visuelle est toujours aussi intéressante. Aussi, soyons honnêtes, il y a quelques articles intéressants. Mais en substance, on reste abasourdi par la tonne de clichés et les nombreuses inepties.

Dans un contexte où les journaux et revues progressistes et engagées seraient plus nombreux au Québec, il me semble qu'il y aurait de la place pour Urbania. Pour le moment, cette revue ne fait que contribuer au cynisme ambiant et continue à me décevoir. Chez les cyniques, on aimait bien mordre nos amis afin de les tenir en éveil. Ici, il me semble que les cyniques mordent les cyniques, ce qui ne m'apparait pas très pertinent.

L'Île aux fleurs



Pour ceux qui ne l'auraient pas vu, voici un classique du court métrage (12 min) de Jorge Furtado réalisé en 1989 et ayant reçu de nombreux prix cinématographiques à travers le monde. Douze minutes de réflexions sur les rouages du capitalisme mondialisé. Parce que d'Autres mondes sont possibles, qu'il nous faut exploiter les contradictions du monde contemporain, pourquoi ne pas diffuser cette perle, d'un humour multicolore, par le biais du réseau mondial qu'est Internet ?

mercredi 4 avril 2007

Conférence : «Comment les riches détruissent la planète»

"Si les sociétés humaines n’arrivent pas à faire face à l’intensité historique de la crise écologique, c’est que cette crise s’articule à une crise sociale suscitée par un capitalisme irresponsable qui s’oppose aux changements nécessaires. D’où l’urgence de lier l’écologie et le social et d’analyser le rôle de l’oligarchie."

Conférencier : Hervé Kempf, journaliste environnemental, du journal Le Monde Avec la participation de Louis-Gilles Francoeur.

Période : Mardi 10 avril à 19h

Adresse : Sherbrooke (SH), 200, rue Sherbrooke Ouest (Métro Place-des-Arts). Local SH-2800

Coût : Adultes : 8 $ Étudiants et aînés : 2 $

Cette conférence est directement liée aux enjeux mis de l'avant par ce Blogue: comment concilier environnemental et social, crise écologique et crise civilisationnelle. Louis-Gilles Francoeur avait réalisé une entrevue (Les riches au banc des accusés) très intéressante avec Kempf plus tôt cet été, entrevue qui m'a poussé à acheter et lire l'excellent livre du journaliste français (Livre que je pourrai partager à votre demande). Il s'agit d'un ouvrage de vulgarisation, typiquement journalistique, mais pour moi, ce lien entre capitalisme (et son idéologie de croissance à tout prix) et écologie est trop peu souvent mis de l'avant par le mouvement écologiste.

lundi 2 avril 2007

Image du mois


Ci-dessus, un photo satellite de la Global Forest Watch section Canada concernant l'évolution anthropique d'une partie de la foret boréale. Cliquer sur la photo pour voir, en gros plan, l'évolution du déboisement au cours des 16 dernières années.

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Selon Nicolas Minville de la SNAP (Société pour la nature et les parcs), la forêt Boréale arrive à un moment historique: d'ici 10 à 15 ans, nous arriverons au bout du rouleau. Déjà 85% de notre territoire a été coupé, ce qui n'est pas sans entrainer un ensemble de problèmes sur l'écosystème. La Commission Coulombe a déjà statué sur le fait que nous sur-exploitons nos forêts mais malgré les 81 recommandations du rapport, il n'y a aucune volonté politique d'arrêter le déboisement.

Le film L'Erreur boréale de Robert Monderie et Richard Desjardins et la campagne d'Aux arbres citoyens: On dort comme une buche furent des moments importants dans la prise de conscience de la population québécoise vis-à-vis des multiples enjeux de la "crise du bois d'oeuvre", crise à la fois économique mais aussi écologique et sociale. Il faut maintenant agir, notamment en augmentant la taille des forêts protégées.

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Patricia Milo nous rappelle la présence du Salon de l'environnement les 8,9 et 10 juin 2007